
Père Cédric Burgun
Prêtre du diocèse de Metz, Cédric Burgun réagit pour La Vie à la publication de l’exhortation apostolique sur la famille. Docteur et maître de conférences en droit canonique, juge ecclésiastique pour la Province de Paris, membre de la communauté de l’Emmanuel, il anime par ailleurs l’École de vie conjugale de la paroisse Saint-Nicolas des Champs à Paris où il accompagne des couples non mariés religieusement.
« Ce texte magnifique constitue une belle contemplation du projet de Dieu sur le couple et la famille. Je suis très heureux que ce texte du pape arrive après ces deux années de synode qui n’ont pas été simples : le pape évoque lui-même ces débats parfois médiatisés, parfois « entre ministres de l’Eglise », qui ont pu semer le trouble au lieu de viser à a recherche de l’unité. Je suis également heureux que ce texte arrive vite. Je rappelle que les exhortations apostoliques arrivent en moyenne au bout de 13 mois, deux ans pour la moitié d’entre elles. Dans le cas d’Amoris Laetitia, le texte est publié six mois seulement après la conclusion du deuxième synode, il y a donc une volonté pour le pape d’aller vite, de clarifier certaines choses, mais surtout de tracer un chemin à l’Eglise. Je suis frappé que le terme de chemin revienne quasiment à toutes les pages. L’exhortation elle-même est un chemin puisque le pape nous demande non pas d’en faire une lecture hâtive et généralisée, mais de l’accueillir comme une méditation dans le temps. Le pape emploie à plusieurs reprises les termes de discernement et d’accompagnement, et l’exhortation elle-même nous fait opérer un discernement jésuite, qui se penche sur le concret de la vie des personnes et qui ne prend aucune décision hâtive sous un mode binaire. Dans l’exhortation, le pape renvoie souvent dos à dos des solutions qui paraissent toutes blanches ou toutes noires. Cette parole du pape est pour moi une vraie joie car, dans la méthode synodale, le pape n’est pas tenu de publier une exhortation apostolique. Après deux synodes qui ont donné des Relatio synodi comportant des questions non tranchées, le pape assume cette réflexion de deux ans et donne des lignes un peu claires. […] »
Publié le 08/04/2016 à 11h53 – Modifié le 08/04/2016 à 13h35 propos recueillis par Anna Latron